Madame,
Monsieur,
Bien
que cela nous éloigne des questions purement locales et des élections
au
conseil général de Loire-Atlantique, je ne peux rester insensible à la
"nouvelle" que
constitue le score élevé attribué à Marine Le Pen par les
sondages en vue des
prochaines présidentielles.
Face à
cela, la réaction des partis traditionnels a été pour le moins
lamentable: la
gauche accuse Nicolas Sarkozy de favoriser l'ascension du FN,
comme
si c'était le problème, une députée UMP parle de "remettre les
immigrés sur les
bateaux", et des sénateurs des deux camps veulent "modifier
la loi
sur les sondages", pour d'obscures raisons méthodologiques. Le malade
a la
fièvre ? Cassons le thermomètre ! Gageons que face à un tel déluge
d'imbécillités,
Marine Le Pen a encore gagné un ou deux points.
Cela
est d'autant plus désolant que Marine Le Pen n'a aucune solution
concrète à proposer
aux français. Ou plutôt si: la mise en place d'un régime
autoritaire, fondé
sur la ségrégation, et d'une économie sous contrôle de
l'état,
repliée sur elle même. Ceux qui ont assisté à son débat télévisé
avec
Jean-Luc Mélenchon auront eu bien du mal à faire la différence entre
les
propositions de l'extrême droite et celle de l'extrême gauche:
nationalisations
stratégiques, anti-mondialisme compulsif, contrôle de
l'état
sur tous les aspects de notre vie. D'ailleurs, nombre de candidats du
FN sont
passés par le NPA et autres engeances de l'ultra-gauche. Le
programme de Marine
Le Pen est donc ultra-socialiste économiquement, et
ultra-nationaliste
pour tout le reste: nationaliste et socialiste, cela ne
vous
rappelle rien ?
Nicolas
Sarkozy a promis plus de sécurité en 2007: il paie sur sa droite son
absence
de résultats en la matière. En outre, les partis politiques
traditionnels
refusent tout débat sur les préoccupations pourtant réelles
qui
poussent des français toujours plus nombreux chez les joueurs de
bonneteau de
l'extrême. Pire, comme je l'ai posté sur mon blog
http://laurent.revranche.over-blog.com/,
ils ont fait voter des lois qui
interdisent d'en
débattre. Ainsi Eric Zemmour a-t-il été condamné pour avoir
osé
dénoncer un phénomène vieux comme le monde, mais qui a pris une ampleur
inconnue
jusqu'alors, à savoir l'existence de mafias dans les quartiers
défavorisés, qui
ont transformé nombre de cités de France en zones de non
droit.
Impossible d'en dire plus: je ne puis m'offrir le luxe d'une plainte
comme
celle subie par ce journaliste, dont je ne partage pas toutes les
vues -
notamment la fixation qu'il semble faire sur les questions ethniques
au
détriment des problématiques socio-économiques- mais qui devrait avoir
sans
réserve le droit de les exprimer.
Pouvoir
parler des aspects politiquement incorrects de l'insécurité sans
risque
de se faire trainer dans la boue et devant les tribunaux, quitte à
pouvoir
dire des choses qui dérangent, est le premier pas pour permettre à
la
société civile de trouver des solutions locales et nationales, sans
faiblesse mais
respectueuses de nos principes humanistes. Sans quoi, faute
de
pouvoir parler, les français seront toujours plus nombreux à utiliser le
dernier
moyen d'expression légal qui leur reste: le vote à l'extrême droite.
Enfin,
lorsque l'on lit que dans certaines régions, les tribunaux n'arrivent
plus à
payer leurs fournisseurs, que plus du quart des peines de prison ne
sont
jamais exécutées, qu'il faut souvent plusieurs années pour qu'un
coupable
d'agressions soit jugé, alors on comprend qu'une certaine
exaspération
s'empare de nos concitoyens. Je suis contre l'expansion des
dépenses publiques,
sauf dans un seul domaine, celui de la justice: celle ci
doit
pouvoir agir sans délai, sans craindre de fausses accusations d'on ne
sait
quelles discriminations ni les représailles physiques sur ses
magistrats et
policiers, et les peines prononcées doivent être appliquées,
quitte
à accélérer la constructions de nouvelles prisons, éventuellement
avec
l'aide du secteur privé. Retrouvons une justice qui punit réellement
les
bandes mafieuses, permettons un vrai débat libre sur les sujets
aujourd'hui
légalement tabous, et rapidement, les solutions extrêmes et
simplistes de
Madame Le Pen apparaîtront bien moins intéressantes aux
français.
Bien
cordialement
Laurent
REVRANCHE